De Tchekhov
Nouvelle traduction et adaptation Yuriy Zavalnyouk et Emmanuel Besnault
Mise en scène Emmanuel Besnault
Assistant à la mise en scène Lionel Fournier
Avec Alexis Ballesteros, Johanna Bonnet, Benoit Gruel, Schemci Lauth, Manuel Le Velly, Elisa Oriol, Deniz Turkmen, Yuriy Zavalnyouk
Lumières Cyril Manetta et Emma Schler
Scénographie Angéline Croissant
Création musicale Jean Galmiche
Production L’Éternel Été
Tchekhov
Dégraissé, affuté
Déchargé du poids des fourrures
Et de la neige qui tombe à gros flocons
Débarrassé de ses samovars, de ses roubles,
De sa vodka et de ses cornichons.
Et il ne fait pas froid, parce que tout le monde bruleUn spectacle rural
Un spectacle d’automne
Quand le soleil peut encore briller sur une feuille morte
Et rendre doré ce qui a bruni
Les personnages ont l’âge des acteurs
Et non pas l’inverse
Pour parler de nous et de ce passage
A cheval sur la trentaine
Cheval de bataille d’une guerre qu’on ne veut pas mener
Transition capitale et fatigue maximale
Le monde dit toujours que l’on est jeune
Mais nous on sait qu’on ne l’est plus
Comment peut-on avoir trente ans
Et le sentiment que la vie est derrière ?
Et si les braises, jamais, ne devenaient des cendres ?Des vignes, partout des vignes
Un océan de vignes et au milieu une île :
Une grande table en bois
Dans une grande salle à manger en pierres
Dans une vieille maison trop grande, ancestrale, immuable.
On fait du vin et on en boit
Du rouge, du rouge
Qui rougit le visage quand le sang bout déjà.
Les caves sont pleines,
Feuilles mortes et futs de chêne.