Texte Albert Camus
Adaptation, mise en scène, scénographie et costumes Emmanuel Besnault
Avec Arthur Baratin, Benjamin Migneco, Laurie Iversen, Frédéric Voruz, Sylvain Lecomte, Geoffrey Rouge-Carrassat, Yuriy Zavalnyouk
Lumières et régie Didier Landès
Assistante Zoë Megemont
Avec le soutien de la ville de Versailles, de la communauté d’agglomérations Versailles Grand Parc, du Festival Le Mois Molière,
du Festival Belcastel en scène, du Festival Les Semeurs du Val d’Amour, du Toujours Festival, du Festival des Jeux du Théâtre de Sarlat
CRÉATION SPÉCIALEMENT CONÇUE POUR LE PLEIN AIR
Dans un village au bord de la mer, après le passage d’une mystérieuse comète, une grave maladie se propage chez les habitants… La Peste, accompagnée de sa secrétaire la Mort, prend peu à peu le pouvoir en régnant par la peur et en imposant l’ordre et la surveillance au détriment des libertés…
«J’aimerais voir L’État de siège en plein air» écrit Camus, sans doute peiné de l’échec de sa création dans les dorures du théâtre Marigny en 1948. Ce rêve, nous voulons le faire notre, le prendre au mot, porter ce texte au milieu d’un champ ou sur la place d’un village, l’été, en plein air, à travers la France. Nous travaillons dans l’esprit du théâtre de tréteaux, dans le rapport au public et la confiance en son imagination. Un théâtre brut et généreux, créé sous les yeux des spectateurs, débordant et collectif, qui repose fondamentalement sur l’instant présent et qui croit encore, naïvement, superbement, à une victoire possible du courage sur le mal.
«L’État de siège, avec tous ses défauts, est peut-être celui de mes écrits qui me ressemble le plus» écrivit Camus dans ses correspondances. Créé à l’initiative du metteur en scène Jean-Louis Barrault, ce texte présente bien sûr de nombreux échos à son roman La Peste, mais Camus s’est toujours défendu qu’il en soit la simple adaptation théâtrale. Il rêvait d’écrire une tragédie moderne, une grande « tragédie populaire de la liberté » qui pourrait «mêler toutes les formes d’expressions dramatiques depuis le monologue lyrique jusqu’au théâtre collectif. » Ce chef-d’oeuvre trop peu monté déborde en effet tous les registres pour devenir génialement protéiforme: farce épique, mystère tragique, drame romantique, parabole politique, allégorie lyrique. A l’échelle d’un village, nous avons choisi que le Choeur devienne le personnage premier et principal, porteur et narrateur de l’histoire, duquel s’extraient les protagonistes qui donnent chair au récit. C’est bien l’itinéraire d’une population que l’on suit, unie par une crainte commune et transcendée par l’apparition prophétique d’une comète et la présence salvatrice du vent et de la mer. Dans une situation de crise extrême, comment réagit-on dans la sphère intime et dans la sphère publique ?